Pour certains exercices de TP (identifiés par l’étiquette VM), les manipulations demandent d’avoir des droits que nous n’avons pas sur le système d’exploitation réel de la machine, nous allons donc travailler dans une machine virtuelle (Ubuntu18.08
), en tant que robert, dont le mot de passe est leffe.
On pourra envoyer des fichiers de la machine réelle à la machine virtuelle avec scp (ssh copy). Par exemple, dans un terminal sur la machine réelle,
scp Bureau/fichier robert@192.168.56.101:/home/robert/
Le premier argument est le chemin vers le fichier à transférer, le deuxième argument est le chemin de destination.
Dans le deuxième chemin, avant le :
, nous avons le login @
l’hôte (il s’agit de l’“autre” machine).
Sudo VM
À quoi sert la commande
sudo
?Tester les lignes de commandes suivantes :
ls -al /root sudo ls -al /root
Quels sont ses fichiers de configuration ? Que contiennent-ils ?
Qui peut utiliser sudo ? Pourquoi robert peut-il faire sudo ?
Utilisateurs et groupes VM
Les commandes adduser
, addgroup
et useradd
permettent de créer des utilisateurs, des groupes sur le système.
- Parcourir les pages de manuel de ces commandes
- Tester les commandes
useradd
etadduser
pour créer les utilisateurs roger et roland. - Créer un utilisateur
albert
. Le rendre sudoer. - Créer un groupe
eleves
.
Gestion de paquets VM
Debian et ses dérivés (ubuntu, mint, knoppix, grml, kali, damn small
linux, xandros…) utilisent des paquets au format deb et les
manipulent avec les commandes dpkg
et apt
. Il existe aussi des
interfaces graphiques (par exemple synaptic) pour gérer l’installation
et la suppression de logiciels.
De façon simplifiée, dpkg
permet de manipuler les paquets eux-mêmes ;
apt
permet de rechercher des choses dans la base de données de paquets et de gérer les paquets (installation, désinstallation…) et leurs dépendances.
- Parcourir en diagonale les pages de manuel de ces 2 commandes.
- Mettre à jour la base de données des paquets.
- Quelle version de
apparmor
est installée ? Doit-elle être mise à jour ? - Mettre à jour tous les paquets installés.
- Regarder le changelog de
apparmor
. Y a-t-il eu des mises à jour de sécurité récentes ? - Quels paquets parlent de vache ?
- Installer cowsay. Quels fichiers ont été installés par ce paquet ?
- Installer
zsh
. Noter les paquets installés en plus (dépendances). - Quel paquet a installé le fichier
/bin/ls
? - Quel paquet a installé le fichier
/bin/sh
? - Désinstaller
zsh
. Désinstaller ses dépendances. - Combien de paquets sont actuellement installés ?
- Quels sont les paquets dont le nom contient beneath ?
- Énumérer les dépendances de ces paquets, y compris dépendances indirectes.
- Remarquer les numéros de versions ainsi que les incompatibilités (Breaks)
$ apt-get moo
(__)
(oo)
/------\/
/ | ||
* /\---/\
~~ ~~
..."Have you mooed today?"...
Scripts
Un script commence par un shebang, doit être exécutable (droits Unix), appelé avec son chemin s’il n’est pas dans le PATH du shell.
Tester et interpréter le code suivant.
#!/bin/sh FOO=Bonjour BAR=${FOO}Monde echo $BAR for i in *; do echo $(realpath "$i") done if [ -d /tmp ]; then if ls /tmp | grep 0; then echo Oui else touch /tmp/2024 echo Non fi fi
Dans un fichier
truc.sh
, recopier les lignes suivantes :#!/bin/sh echo "Bonjour" echo $0 echo $1 echo $2 echo $#
Rendre le fichier exécutable et le lancer. L’essayer avec des arguments divers.
À quoi servent les variables
$0
,$1
,$2
et$#
?Écrire un script shell qui liste les fichiers contenus dans un chemin donné en argument sans utiliser la commande
ls
. Les dossiers devront être listés avant les fichiers.Indice : on pourra broder sur la boucle
for i in *; do echo "$i"; done
. Dans cette boucle,*
est un glob ; c’est un motif du shell pour capturer les noms de fichiers et dossiers.
Scripts pour utilisateurs et groupes VM
Créer des utilisateurs pour chacun des élèves du fichier https://cygne.hainry.fr/cours/etudiants.tsv. Les utilisateurs auront pour login la première lettre de leur prénom suivi de leur nom (par exemple ehainry). Leur mot de passe sera leur login. Ils appartiendront au groupe
eleves
.Essayer avec la commande
su
de devenir l’un des utilisateurs créés. Vérifier avecwhoami
que le changement a bien eu lieu.Regarder les fichiers
/etc/passwd
et/etc/shadow
pour vérifier que les utilisateurs ont bien été créés.
Variables d’environnement
La variable PATH
contient les chemins dans lesquels le shell cherche
les programmes à lancer.
- Afficher le contenu de cette variable via la commande
echo $PATH
. - Modifier cette variable pour y ajouter le chemin de Desktop :
PATH=$PATH:~/Bureau
. Exécuterwhich firefox
pour voir le chemin complet du navigateur.which ls
. - Créer un script
truc.sh
dans~/Bureau
. Le lancer sans chemin.which truc.sh
. - Modifier la variable PATH pour qu’elle ne contienne rien (
PATH=
). Qu’arrive-t-il aux commandes ? - La variable
HOME
contient le chemin de votre dossier personnel. La variablePWD
contient le chemin courant. HOST contient le nom de l’ordinateur courant. RANDOM contient un nombre aléatoire (change à chaque appel).PROMPT
contient l’invite de commande du shell. - la commande
env
permet de voir l’environnement.
Toutes ces variables se comportent comme PATH : si elles sont
exportées, elles se transmettent aux processus fils ; le contenu de
la variable est obtenu en le précédant d’un $
.
Le fichier .bashrc
est lu à chaque démarrage du shell. Si on veut que
des réglages se conservent au prochain démarrage, on peut ajouter ces
réglages dans ce fichier. Si on y met des commandes, elles seront elles
aussi exécutées au démarrage du shell. Par exemple, ajoutons echo Bonjour $USER
dans le .bashrc
. Au prochain lancement de bash, nous serons salué.
- Changer la valeur de la variable HOME (par exemple pour
/tmp
). Que faitcd
sans argument. - Quelles autres variables sont données par
env
?
Alias
Il est également possible d’ajouter des raccourcis de commande. Par exemple
pour que cd..
fasse l’effet de cd ..
, on peut ajouter alias cd..="cd .."
.
On peut même aliaser des commandes existantes (par exemple remplacer ls
par
echo *
, ou de façon plus intéressante lui ajouter des options).
- Créer un alias
ll
qui donnera la liste avec plus d’information que ls. - Créer un alias
acp
qui donnera la version d’un paquet passé en argument.
FHS
Les systèmes Unix s’attachent à respecter un certain nombre de normes et standards, parmi ceux-ci, le FHS (Filesystem Hierarchy Standard) décrit la structure du système de fichier. Des distinctions existent dans certains Unix (en particulier Mac OSX), mais il est bon de connaître cette hiérarchie. Le tableau suivant est inspiré de Wikipedia.
Chemin | Description |
---|---|
/bin | Binaires (commandes) de base |
/boot | Amorçage (bootloader + noyaux) |
/dev | Périphériques (devices) |
/etc | Fichiers de configuration (Editable Text Configuration) |
/home | Répertoires utilisateurs |
/lib | Bibliothèques logicielles de base (libraries) |
/media | Points de montage pour les médias amovibles (clefs USB) |
/mnt | Points de montage temporaires (mount) |
/proc | Processus (système de fichiers virtuel) |
/root | Répertoire de l’utilisateur root |
/sbin | Binaires pour administrateur (system binaries) |
/tmp | Fichiers temporaires |
/usr | Hiérarchie système (contient des dossiers bin, lib, …) |
/var | Fichiers variables |
Intéressons-nous maintenant plus en profondeur à certains de ces dossiers :
/dev
Les périphériques sont listés dans le dossier /dev
. On peut ainsi y
voir les disques durs /dev/[hs]d[a-e]\*
. Des périphériques virtuels /dev/null
,
/dev/zero
, /dev/random
…
- Afficher le contenu de /dev/null.
- Rediriger la sortie d’une commande vers /dev/null. Que contient /dev/null ?
- À l’aide de la commande
dd
, copier 128 ko de/dev/zero
dans un fichier. - Afficher le contenu du fichier (utiliser
xxd
ouhd
plutôt quecat
). - À l’aide de la commande
dd
, copier 128 ko de/dev/urandom
dans un fichier. En afficher le contenu.
/proc
/proc
|-- 1
| |-- cmdline
| |-- environ
| |-- fd
| | `-- ...
| `-- status
|-- 1186
| `...
|-- cpuinfo
|-- loadavg
|-- stat
|-- uptime
`-- version
man 5 proc
- Trouver le PID de firefox et explorer le dossier de
/proc
correspondant. Regarder en particulier les fichiers et dossiers énumérés ci-dessus. - Trouver dans ce dossier le modèle du CPU, sa fréquence, son nombre de coeurs.
- Trouver la version du noyau et de la distribution utilisée.
- Trouver depuis combien de temps l’ordinateur tourne.
/etc
etc = Editable Text Configuration
Ce dossier abrite les fichiers de configuration générales au système des différents outils installés.
Nous avons déjà vu /etc/sudoers
, /etc/passwd
et /etc/shadow
.
Mais on trouve aussi /etc/bash.bashrc
: configuration de base du shell bash.
/etc/apt/sources.list
liste des dépôts utilisés par apt.
/etc/hostname
contient le nom de la machine…
Administration
Locate
Un service nommé updatedb
se charge régulièrement d’indexer les fichiers présents sur la machine.
Grace à lui, on peut localiser un fichier dont on connaît le nom mais pas le chemin.
locate firefox
man locate
man updatedb
man 5 mlocate.db
Tâches programmées
Il est possible de programmer des tâches pour qu’elles se lancent plus tard (par exemple dans 17 minutes ou à minuit) ou encore pour qu’elles soient exécutées régulièrement.
Autrefois, les commandes utilisées pour cela étaient cron
, crontab
et at
.
Aujourd’hui, sous Linux, c’est systemd
qui s’en occupe ; sous macOS, c’est launchd qui s’en charge ; sous BSD, on utilise toujours cron
et at
.
Avec systemd
, on utilise des timers.
Les timers sont des fichiers décrivant les activités à faire et leur périodicité.
Ils peuvent activer des services (qui sont eux-mêmes gérés par systemd)
systemctl list-timers
- Choisir une UNIT, rechercher le fichier la décrivant, lire ce fichier.
- Dans le fichier
.timer
, la ligneOnCalendar
décrit quand ce service doit s’exécuter. Essayer de comprendre le codage de cette périodicité (man systemd.time
).
On peut créer des tâches à n’exécuter qu’une seule fois. On parle alors de “Transient timers” (par opposition aux tâches répétées qui sont “persistent”).
- Créer avec la commande
systemd-run
une tâche qui va copier le dossierBureau
dans un dossierbackup
dans quelques minutes. - Cette tâche apparait-elle dans la sortie de
systemctl list-timers
? - Ces tâches sont effectuées dans un autre shell, donc la sortie de la commande n’apparaitra pas dans le terminal !
Arrêt et redémarrage VM
L’arrêt, le redémarrage et la veille d’une machine peuvent être
exécutées depuis la ligne de commande.
Cela se fera à l’aide de sous-commandes de systemctl
(c’est-à-dire avec systemd).
systemctl poweroff
systemctl halt
systemctl reboot
systemctl hibernate
systemctl suspend
systemctl hybrid-sleep
Que font ces commandes ?
Qui a le droit d’exécuter ces commandes ?
Services
On nomme services (ou en Unix daemons) les programmes lancés en tâche de fond par le système.
Par exemple le serveur ssh, le serveur http, le serveur postgresql sont des services.
Il est possible de contrôler les services lancés : les stopper, les relancer, définir s’ils doivent être exécutés à chaque démarrage de l’ordinateur à l’aide de systemctl (encore une fois, sur les linux modernes, c’est systemd qui gère les services, sur d’autes systèmes, il peut s’agir d’upstart, init, sysV, launchd qui sont en général utilisables par la commande service
).
Note : les commandes suivantes peuvent être “pipées” vers cat
pour éviter dêtre en mode interactif.
systemctl status
systemctl list-units
systemctl list-unit-files
Les unit sont donc des fichiers définissant la façon de lancer un service et les units dont il dépend.
Ainsi le sshd.service
nécessite d’avoir du réseau (network.target
) et est nécessaire pour le démarrage en mode multi-utilisateur (multi-user.target
).
Note : les target sont des unités qui ne lancent pas forcément de programmes mais sont pratiques pour définir les dépendances.
- Trouver les informations de dépendances de sshd.
Certains services ne sont pas lancés au démarrage mais quand ils sont utilisés. Ainsi, pour un serveur http ou ssh ou…, on pourrait décider de ne lancer le serveur que si une connexion sur le port 80 (respectivement 22) est demandée. Dans ce cas, on a des unit qui sont des .socket
au lieu de .service
. Cela signifie que les informations transmises par netstat
ou ss
sur les ports sur lesquels l’ordinateur écoute peuvent ne pas être tout à fait fiable : le fait que systemd écoute sur le port 80 pour savoir s’il faut lancer un serveur http n’implique pas que le serveur fonctionne.
Scripts (2)
Écrire un script
myps.sh
qui liste les processus lancés (PID, commande, propriétaire) sans utiliser la commandeps
.Indice : on peut utiliser
/proc
.Écrire un script
pause.sh
chargé de mettre en pause un processus donné par son nom. L’usage de ce script sera./pause.sh firefox
par exemple. Dans cet exemple, le script enverra le signal STOP au processus firefox, patientera 10 secondes puis enverra le signal CONT à ce même processus. (Note : l’utilisation de ps est autorisée)Écrire un script shell de backup. Il prendra en argument le dossier à sauvegarder. Il archivera, compressera et chiffrera ce dossier. Puis il enverra l’archive chiffrée sur un serveur connu. Une fois l’archive envoyée sans erreur, il supprimera les fichiers intermédiaires, et sur le serveur ne conservera que les 3 backups les plus récents.
On utilisera
tar
pour l’archivage/compression ;openssl bf
pour le chiffrement ; le nom de l’archive chiffrée devra contenir la date et l’heure du backup.Écrire un script de rollback qui récupèrera le backup le plus récent et le décompressera dans un dossier donné en argument au script.
Planifier une sauvegarde tous les jours à 13h.
Écrire un script shell qui explore
/var/log
en cherchant dans tous les fichiers non gzippés les IPs qui apparaissent. Énumérer ces IPs et les fichiers où elles apparaissent.Écrire un script créant un fichier html joli présentant les informations sur le système :
- le nom de l’ordinateur,
- son IP
- la distribution linux utilisée
- l’espace disque
- la mémoire présente et disponible
- la configuration réseau
- le processeur
- les partitions
Écrire un script qui va lire un fichier de balisage léger (inspiré de txt2tags) et produire un fichier html correspondant. Par exemple, le fichier suivant :
= Titre 1 = == Sous-titre == Un paragraphe sur une ligne. Un deuxième paragraphe qui contient **du texte en gras** et du //texte en italique//. == Deux ==
deviendra un fichier html dont le body ressemblera à
<h1>Titre 1</h1> <h2>Sous-titre</h2> <p>Un paragraphe sur une ligne.</p> <p>Un deuxième paragraphe qui contient <b>du texte en gras</b> et du <i>texte en italique</i>.</p> <h2>Deux</h2>
Écrire un script invtree qui lit sur l’entrée standard une arborescence (telle qu’elle pourrait être donnée par la commande
tree -m
) et crée les dossiers pour reproduire cette arborescence.Tester avec l’arborescence suivante :
. |-- m1105 | |-- colle_amphi | |-- colles_tp | |-- docs | `-- tps |-- m1207 | |-- colles | | `-- colletp | |-- poly | | `-- progs | `-- python |-- m2105 | |-- colles | |-- tp1 | |-- tp2 | |-- tp3 | `-- tp4 |-- m3206 `-- m4208c